LA CALESTIENNE DE GARE EN GARE

Etape 1 - Fraipont - Banneux - Remouchamps - Aywaille

Dénivelé

 

ETAPE 1 - KM 0,0 - FRAIPONT

 

Sur le trajet de la Voie des Ardennes (*), ancien itinéraire romain, les moines de l'abbaye de Stavelot signalent un pont brisé, un fractam pontem ; « Fraipont » signifierait donc le pont brisé (An 1095: loco qui dicitur ad fractam pontem)

(*) La Voie des Ardennes (ou l'Ardeneuse-Voie) reliait Jupille à Theux par Fraipont.
En wallon, elle était appelée ågn'neûse võye, par analogie avec les ågnes, les ânes, surnom des ardennais. Primitivement, c'était probablement l'axe d'Atuatuca Tungrorum à Augusta Treverorum, de Tongres à Trèves. Très ancienne liaison entre la Principauté de Liège et la Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy. De là, les foires de Leipzig et de Francfort, la Lorraine et la Bourgogne.

 

 

LE VALLON DES CHANTOIRS

 

Francisation du wallon « tchantwère ». Au moment où le ruisseau s'engouffre dans le sol, le bruit que fait l'eau fit dire aux habitants, sans doute un peu poètes, que celle-ci chantait, d'où le mot chantoire

Le Vallon des Chantoirs (environ 70 ont été répertoriés) est un système karstique situé à cheval sur les communes de Sprimont et d'Aywaille en province de Liège. Ce système karstique se développe dans les calcaires du dévonien moyen. Il se caractérise par le fait que tous les ruisseaux qui y coulent disparaissent rapidement dans le sol dès qu'ils abordent le calcaire sous-jacent. Ces pertes sont appelées chantoirs en Wallonie. L'étude de ce système karstique a montré que les eaux issues des ruisseaux se rejoignent sous terre en un collecteur commun qui résurge dans la grotte de Remouchamps où cette rivière souterraine a été baptisée Rubicon. Le Vallon des Chantoirs marque la limite nord de la région calcaire de la Calestienne.

 

 

Chantoir de Grand-Champs

CHANTOIR DE GRANDCHAMPS - Le site du chantoir de Grandchamps est le plus impressionnant et le plus remarquable du Vallon des Chantoirs. Le site correspond à une perte totale du ruisseau du Fond des Pipires. Il est constitué d'une dépression de près de 30 m de profondeur alimentée par un ruisseau en cascades de 10 m qui coule sur les schistes avant de pénétrer dans le sol à la base des calcaires. L'écoulement souterrain suit la stratification, en sens opposé au cours d'eau aérien. Le réseau présente des méandres et étroitures. Les eaux qui se perdent à Grandchamps rejoignent le collecteur du Vallon des Chantoirs, qui se déverse dans la grotte de Remouchamps (dossier CSIS, CWEPSS).

ATTENTION : la descente vers le chantoir est particulièrement ardue, quasi en pente verticale sur sa première partie. Une extrême prudence est de mise pour éviter une dangereuse glissade.

 

 

 

 

 

Chantoir de Rouge-Thier

CHANTOIR DU ROUGE-THIER - Un panneau indique « Moulin – Taverne – Pêcherie». A l’intérieur de cette propriété privée, un point de restauration et le chantoir du Rouge-Thier (les fleurs blanches sont les fleurs de l'ail des ours).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

KM 10,7 - DEIGNE

L'origine du village est très ancienne : on trouve des traces datant de l'époque gallo-romaine. Le nom Deigné, «Domaine de Denius», vient du fait que ces terres appartenaient, en ce temps-là, à un Denius. Deigné faisait partie de la Principauté de Stavelot-Malmedy jusqu'à l'invasion française. Il fut alors intégré à la commune de Louveigné.

 

 

Chantoir de Sécheval Le chantoir de Sécheval

 

Carrières El Semme KM 14,3 –Le mur de la carrière El Semme

 

 

KM 15,8 - REMOUCHAMPS

 

Le village a été habité dès les temps les plus anciens, ainsi qu'en témoignent les vestiges préhistoriques découverts dans sa célèbre grotte et aux alentours, notamment dans la propriété Leduc, au bord de l'Amblève entre le pont Francotte et le viaduc du chemin de fer.

Plusieurs historiens voient en Sougné le chef-lieu des Sègnes ou Sègniens, sous-tribu gauloise mentionnée par Jules César durant sa conquête des Gaules vers l'an 52 avant Jésus-Christ.

Au Moyen Âge, dès le XIe siècle, le châtelain de Remouchamps est le voué de la seigneurie d'Aywaille, dont dépend Remouchamps. Contre certains privilèges, il fait régner l'ordre et rend la justice au nom du seigneur d'Aywaille. Il habite le château de Montjardin, dressé sur une assise rocheuse au-dessus des flots de l'Amblève, à deux pas du cœur du village de Remouchamps.

Bourgade paisible, Remouchamps traverse les siècles sans se faire remarquer si ce n'est à la fin de l'Ancien Régime. En effet, en 1794, c'est sur ses hauteurs, sur la Heyd des Gattes, qu'a lieu la fameuse bataille de Sprimont qui voit les armées françaises rejeter définitivement les Autrichiens vers le Rhin. Une des difficultés principale de Liège-Bastogne-Liège, la Côte de La Redoute, évoque le souvenir d'un des lieux de cette bataille.
http://www.aywaille1.be/

 

 

PETIT LEXIQUE ILLUSTRE AVANT DE VISITER LES GROTTES

Les stalactites
Lorsqu’une goutte d’eau suinte, au plafond, d’une cavité, le dégazage qui se produit entraîne un dépôt de carbonate de calcium. Un petit tube va ainsi se former, qui s’allonge et grossit au fur et à mesure de l’arrivée de l’eau à l’air libre.

 

Les stalagmites
Lorsqu’une goutte d’eau tombe du plafond d’une grotte ou de l’extrémité d’une stalactite, elle contient encore du carbonate de calcium en dissolution. Lorsqu’elle arrive sur le sol, elle produit des éclaboussures qui déposent de fines particules minérales. Au point d’impact, se crée lors une sorte de bosse qui, par accroissement progressif de son sommet, donnera une stalagmite.

Si la hauteur de chute de l’eau est importante, et si le débit est suffisant, les éclaboussures permettront d’ériger des structures particulières en piles d’assiettes.

La taille des stalactites et des stalagmites est en rapport avec le débit de l’eau et sa hauteur de chute. Si le débit est trop important, les stalactites n’auront pas le temps de se former au plafond. Elles seront de petite taille. Par contre, on aura alors des stalagmites épaisses, massives et impressionnantes.

 

Les colonnes et les piliers
Si la hauteur entre le plafond et le sol est assez réduite, il peut arriver que la stalactite et la stalagmite se rejoignent. Il se forme alors une colonne qui peut s’épaissir peu à peu en pilier.

 

Les fistuleuses
Ce sont des stalactites provoquées par un écoulement de très faible débit. Elles ont la forme d’un tube creux de petit diamètre, très fragile, mais pouvant atteindre plusieurs mètres de longueur.

 

Les draperies
Lorsque l’eau, au lieu de s’écouler directement du plafond d’une galerie, ruisselle le long de a paroi, la construction de la concrétion peut donner des formes très variées rappelant des draperies, des méduses, des cascades, des orgues… Le vocabulaire les désignant ne manque pas dans les commentaires des guides.

 

Les gours
Ce sont des structures où l’eau arrivant dans un plan d’eau en quantité faible va entraîner un dépôt de calcite sur le bord de la zone d’écoulement du liquide. Il se forme ainsi un petit barrage qui, en s’élevant, formera à l’arrière un bassin appelé « gour ». Ce bassin s’approfondira progressivement au fur et à mesure de l’élévation du barrage de retenue. De contours généralement irréguliers, ces gours se présentent souvent à plusieurs, étagés le long d’une pente. L’eau se déverse successivement d’un gour à l’autre.

 

Les perles des cavernes
Lorsqu’un petit grain de roche est prisonnier d’un petit bassin, l’arrivée régulière d’un filet d’eau dans ce bassin peut le faire tournoyer sur lui-même. La calcite se déposant régulièrement sur toute sa surface, on finit par obtenir une petite perle plus ou moins sphériques présentant à l’intérieur des couches concentriques de calcite.

 

La couleur des concrétions
Les concrétions étant formées de calcite ou d’aragonite (minéraux de couleur blanche), on pourrait s’attendre à ce que les concrétions soient de couleur blanche. Or, quiconque a déjà visité des grottes à concrétions s’est bien aperçu que les stalactites, stalagmites, draperies et autres formations présentent souvent des teintes jaunâtres, orangées, brunâtres, noirâtres….
On a longtemps pensé que les oxydes de fer (rouille) et les oxydes de manganèse (noir), contenus dans le calcaire, étaient à l’origine de ces couleurs, l’eau entraînant ces oxydes en profondeur avec le carbonate de calcium pour les déposer avec la calcite lors du concrétionnement.

En fait, ces teintes sont dues à la matière organique que l’eau entraîne avec elle. En surface, la décomposition de la matière organique va créer une série de substances : les acides fulviques puis les acides humiques. Bien que contenus dans l’eau en très faible quantité, ces acides suffisent à teinter les concrétions lors de leur formation. Les acides humiques donneront les couleurs claires (jaunes et crèmes) ; les acides fulviques donneront les couleurs sombres (brunes). En climat froid, la décomposition de la matière organique étant plus lente, les acides fulviques seront plus abondants. Les concrétions seront plus foncées. En climat tropical, les acides humiques seront plus abondants (meilleure décomposition de la matière organique). Les concrétions seront plus claires.

La couleur des concrétions peut donc être un marqueur des climats régnant à la surface du karst au moment du concrétionnement.

La présence de certains métaux peut donner aux concrétions des couleurs particulières. Par exemple le cuivre colore l’aragonite en bleu et la calcite en bleu-vert. Ces teintes dues à la présence de métaux apparaissent lorsque les grottes sont situées sur des filons minéralisés.

 

Source : Encyclopédie de géologie, minéralogie, paléontologie et autres Géosciences
http://www.geowiki.fr/index.php?title=Relief_karstique

 

 

LES GROTTES DE REMOUCHAMPS

 

Grottes de Remouchamps


La grotte est visitée depuis 1828. A l’époque, on s’éclairait à l’aide de torches résineuses. Un éclairage féérique a été installé en 1924. La visite qui dure 75 minutes commence par une promenade à pied de plus d’1,2 km et se termine par un trajet en barque sur presque 700 m de long. Le visiteur traversera des salles et galeries spectaculaires creusées par la rivière souterraine (le Rubicon) et qui portent des noms évocateurs : galerie du précipice, salle des ruines, grande draperie, salle de la vierge, grande galerie, cathédrale, etc. La « galerie du précipice » est la salle d’entrée. Longue d’une vingtaine de mètres, elle a servi d’abri il y a 8000 ans aux chasseurs du Paléolithique. La « salle des ruines » marque le passage d’un siphon creusé par la rivière, il y a environ 1 million d’années. La « grande draperie » présente une concrétion de calcite haute de 7 m.

La « salle de la vierge » est nommée de cette façon à cause de la ressemblance d’une stalagmite avec celle de Marie portant Jésus. Au plafond, on pourra distinguer la présence de fossiles, des stromatopores, qui se dégagent au sein de la masse rocheuse par leur forme ronde et leur couleur claire. La « grande galerie » se caractérise par une hauteur de 22 m. On y observe des petits bassins (des gours) séparés par des barrages de calcite. La « cathédrale » est la plus grande salle de la grotte. Son plafond s’élève à 40 m. Elle doit son aspect à un gigantesque éboulis présent en aval.

Au milieu de la rivière souterraine, le Rubicon, le visiteur pourra observer « le palmier », une colonne formée par la jonction d’une stalactite et d’une stalagmite. Puis la barque s’engage dans un ancien siphon agrandi par l’homme pour être franchissable. A sa sortie, le passage s’élargit et la lumière du jour apparaît progressivement.

L’exposition permanente « Des Grottes d’aujourd’hui au Big-Bang » raconte toute l’histoire des grottes et aborde aussi des thèmes didactiques comme la pollution, le recyclage, la déforestation, le cycle de l’eau (Géologie et Tourisme en Belgique).

Source : http://www.mondesauvage.be/grottes/fr/index.htm

 

 

 

Chemin de la Transcalestienne Chemin de la Transcalestienne

 

 

Eglise de Dieupart

Point de vue sur l'Eglise de Dieupart, au-dessus de la carrière éponyme.

Au banc Marcellin la Garde (auteur des légendes du Val de l’Amblève), tourner à droite, virage en épingle à cheveux. Attention aux escaliers glissants. Le chemin descend doucement vers le belvédère de 1952 (en hommage à Louis Dumont-Wilden, Hommes de Lettres et défenseur de ces sites).

 

 

 

 

 

KM 20,6 - AYWAILLE

Le mot «Aywaille» tire son origine très probablement du wallon : «êye» signifiant eau et «wayî» signifiant passer à gué, attendu qu'autrefois, l'on y traversait l'Amblève à gué. Sa traduction romane «aqualia» donna le nom de ses habitants : les aqualiens.

Les vestiges préhistoriques et romains découverts en maints endroits témoignent qu'Aywaille et ses environs furent habités dès la plus haute antiquité, mais il faut attendre 1088 pour qu'une première mention en soit faite officiellement.

A cette époque, Régina d'Oltingen, propriétaire de l'alleu (territoire) d'Aywaille, offre tous ses biens aux moines bénédictins de Cluny. Ceux-ci héritent d'un legs considérable dont le village d'Aywaille est le centre. Ils y fondent un prieuré. Le châtelain de Montjardin devient le voué, le bras séculier de la nouvelle seigneurie ecclésiastique. Celui-ci, contre certains privilèges, fera régner l'ordre et rendra la justice.

La seigneurie d'Aywaille fait partie intégrante du duché de Luxembourg. Sa situation géographique, aux limites territoriales des principautés de Liège, de celle de Stavelot-Malmedy et des duchés de Limbourg et de Luxembourg, lui vaut d'être souvent victime des troupes de passage. Détruit ou ravagé plusieurs fois, le village est inlassablement reconstruit.

En 1594, les Jésuites sont mis en possession des terres d'Aywaille qu'ils administrent jusqu'en 1773, date de la suppression de leur ordre par l'empereur Joseph II. Par voie de conséquence, le gouvernement des Pays-Bas autrichiens récupère alors à son compte les biens de la seigneurie… qu'il va revendre en 1784 au baron de Rahier. Il n'en profite guère, la Révolution française venant bouleverser l'ancien régime et chasser les seigneurs d'antan. Ce sera le dernier seigneur d'Aywaille.

http://www.aywaille1.be/Aywaille/Aywaille_remouchamps_histoire.htm


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LA CALESTIENNE DE GARE EN GARE: de Fraipont au musée du marbre à Rance
Il va de soi que pour réaliser ce parcours au travers de la Calestienne, l'auteur a emprunté des chemins existants en veillant bien à rester dans le domaine public. Une lettre a été adressée à chaque office de tourisme pour s’en assurer. Certains ont répondu positivement … d’autres pas encore (Nov 2013). Ce topo-guide est l'oeuvre d'un amateur, la decription des sentiers à suivre est donnée à titre purement indicatif tout comme le kilométrage et les dénivelés, et n'engage en aucun cas la responsabilité de l'auteur. Le randonneur parcourt l'itinéraire au travers de la Calestinne sous sa propre responsabilité. Le randonneur reste seul responsable, non seulement des accidents dont il pourrait être victime, mais aussi des dommages qu'il pourrait causer à autrui tels que feux de forêts, pollutions, dégradations, etc.

 

Sauf indication contraire, les textes en italique proviennent de WIKIPEDIA, l’Encyclopédie libre.

© 2013 Cercle Pégase ASBL